Amnéville
After Club Galaxy
31 Octobre 2002


Une leçon des ténèbres. 
Tel pourrait-être le terme utilisé pour résumer l’excellent festival auquel nous avons été conviés ce soir, en ce jour d’Halloween. Ornée d’une oeuvre de Jan Saudek (célèbre photographe tchèque, dont la vision hante la pochette d’un certain orchestre nihiliste), l’affiche à elle seule laissait présager ce qui semblait être un rêve. A savoir, la réunion de deux plus dignes représentants du Metal extrême Français. C’est donc pour le meilleur que l’After club (très bonne petite salle d’ Amnéville), accueillait ce soir, sous la garde des malfaisants Ancient, les illustres Seth dans leur quête de noirceur, suivi de sa superbe, par les héritiers de la Rose, les bien nommés Anorexia Nervosa. 
En ce qui concerne les premières parties, c’est Black Candle et Destinity qui ouvriront les hostilités. Malgré le fait que le chanteur de Destinity était malade ce soir là, le groupe s’en sortira tout de même avec les honneurs, et ceci grâce à un Metal extrême varié et intelligent au niveau de ses arrangements. En résumé, un moment agréable pour un public enthousiaste. Black Candle fut la première surprise de la soirée. Musicalement assez carré, le groupe étonnera par ses multiples alternances de chant et pour son excellente chanteuse. Mention particulière à la demoiselle d’ailleurs qui, par ses vocaux extrêmement gutturaux, en aura surpris plus d’un. Tout bonnement impressionnant !!! 
Un sentiment d’impatience commença à envahir la salle, et ce que chacun attendait, arriva. Un réglage de son et une baisse de lumière laissèrent le temps à Seth de déployer ses ailes. Emmenant avec lui loin dans les ténèbres, ses fidèles. Petit changement de line-up tout de même, dû au départ de Nach (guitariste-chanteur sur l’album "Divine-X"), remplacé par Black Messiah au chant. Le caractère malsain et sombrement torturé du successeur de "l’Excellence", dévoila un Black Metal plus vengeur que jamais, infligeant à nos mémoires des blessures éternelles. Le grand Seth achèvera son public, lors du dernier morceau, le terrible et génial "Die weihe", acclamé corps et âmes par les fans présents dans la salle. 
Le calme avant la tempête peut se lire sur les visages. C’est à ce moment là que l’obscurité l’emporta sur la lumière, et que la rose se mit à saigner au nom de tous. Une symphonie s’éleva alors des amplis, pour mieux se perdre dans la nuit. Nilcas fut le premier à s’ installer, suivi de Pier, Neb, Stefan et sa sombre majesté: Hreidmarr. "Ordo ab chao: the Scarlet Communion", retentit tel une explosion de décibels et de haine face à un public entièrement conquis d’avance. 
"Ce soir Amnéville, je veux une putain d’apocalypse" hurle le Roi. La réponse fût de suite unanime: cris, choeurs en guise d’accompagnement, pogos dantesques, et mains tendues en signe d’adoration, firent de ce premier morceau l’un des moments forts du concert. Deuxième titre tiré de l’album "New Obscurantis Order": "Black Death Nonetheless".Le son gagna en puissance, ce qui permit à Hreidmarr de restituer avec brio, le superbe pamphlet en Français présent à la fin du morceau. 
"Enter the Church of Fornication" fut assurément, la chanson qui fit battre les coeurs et monter l’adrénaline à son maximum. Tout simplement magistral !!! Que dire de ces changements de tempos aux allures de marches triomphantes, sans oublier le génial passage en Allemand, bref, une tornade d’émotions acclamée d'une véritable ovation des fans. 
Le concert continuera ainsi, poussant à chaque fois le vice au jouissif. Le ténébreux "Mother Anorexia" marquera par sa puissance, et fera place au "Châtiment de la Rose", accueilli comme l’hymne au Romantisme Noir. Le groupe démontrera dans toute sa splendeur, l’héritage ultime laissé par ses sombres ancêtres. Marquant un retour à l’album "Drudenhaus", les amplis crachèrent une symphonie hérétique du plus bel effet et "The Drudenhaus Anthem" déferla sur l’assistance tel le feu sur le païen. C’est un Hreidmarr à l’allure inquiétante et au regard de plus en plus noir, qui annoncera le dernier morceau. D’obscures voies féminines retentirent, et le morceau représentatif du Nouvel Ordre Obscur, "Stabat Mater Dolorosa" se fit entendre. Le dernier couplet repris en choeur par le public, confirmera son triomphe. 
Un retour aux sources s’opéra lors du rappel, avec l’excellente reprise de Judas Priest, présente sur la version LP de "New Obscurantis Order". Le concert se termina donc, et nul doute que le souvenir de cette soirée restera gravée dans nos âmes tel une marque au fer rouge. 
Le Nouvel Ordre Obscur est bel et bien né.


New Order Activist 0663X

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