" Après le fabuleux mini CD Sodomizing the Archedangel, sorti en septembre dernier, on attendait avec impatience l'album complet, comme certains attendent le messie, ou d'autres l'Antéchrist…
DrudenhauS est en tous points fidèle à nos attentes, et va même bien au-delà…
Jamais une formation Française n'aura approché de si près la perfection dans l'accomplissement de son art. DrudenhauS constitue tout simplement l'expression musicale ultime de la culture romantique noire et de la poésie dépravée la plus exacerbée, dans la grande tradition des auteurs Français du XIXème siècle. Pour mener à bien cette œuvre majestueuse, Anorexia Nervosa a laissé éclater son immense talent au travers d'un Black-Metal orchestral grandiose et monumental, aux rythmes effrénés et aux envolées symphoniques irrésistibles… Textes en Anglais, Français, Allemand et Latin pour parfaire encore les vers blasphématoires déclamés par un Hreidmarr totalement halluciné.
A l'écoute d'une production artistique si achevée et si unique au niveau international, on ne peut qu'éprouver un sentiment de fierté, sachant qu'elle émane de notre beau pays, reléguant ainsi loin derrière beaucoup de prétendants au titre… Grandeur et décadence… "

Ludovic Fabre, in Metallian N°19, Avril-Mai-Juin 2000

" Pour ceux qui n'auraient pas vraiment suivi, le deuxième album d'Anorexia Nervosa est aussi proche de son prédécesseur, Exile, que d'un disque de Demis Roussos. Si sa première œuvre baignait dans une bouillie industrielle et Death-Metal, peut-être ambitieuse mais bien dure à cerner, le succès du mini CD Sodomizing the Archedangel l'été dernier prouve, à lui seul, le bien-fondé de cette refonte intégrale, aussi bien musicale que visuelle. Qui est ici largement confirmée, et ce à plusieurs niveaux : non seulement le groupe sait se démarquer de son image de " Cradle-aux-petits-pieds " (on a déjà Hecate Enthroned et un paquet d'autres derrière, cela suffit, non mais !) même si l'ombre de la bande à Dani n'est jamais très loin, mais il a su se ménager une brèche lui permettant d'ouvrir une voie qui lui est propre. Si l'appellation " Black symphonique " pouvait paraître obscure à certains, elle est, ici, clairement définie. On assiste, avec DrudenhauS, à un constant et étonnant combat entre la laideur de la haine pure - représentée par la violence des guitares et du chant - et la beauté des violons (quand ce n'est pas de l'orgue comme dans Enter the Church of Fornication) qui s'épanchent en cascade scintillante d'une façon quasi systématique. Cette assise musicale luxuriante est nantie du sceau d'Alex Colin-Tocquaine (qui les a récemment accompagnés sur leur tournée avec Immortal) d'Agressor présent sur un morceau. Et surtout à l'instar de Misanthrope et à l'inverse de Forbidden Site, par exemple, la revendication d'une identité française ne se fait jamais ici au mépris de la cohérence de l'ensemble qui reste avant tout extrêmement compact et massif. En l'espace d'un seul et unique album, un gouffre impressionnant a été franchi et on prédit à Anorexia Nervosa le pire pour la suite : en l'occurrence succéder à DrudenhauS.

Olivier Badin, in Hard n'Heavy N°58, Avril 2000

Note de Hreidmarr : Forbidden Site are Godz ! ! ! Il est somme toute normal qu'un groupe aussi élitiste dans sa démarche ne recueille point les acclamations de la masse, par définition.

"Le précédent mini-CD d'Anorexia Nervosa nous avais mis la puce à l'oreille : il se passait quelque chose dans le monde du Black-Metal symphonique, pourtant de plus en plus confiné. Et ce malgré une filiation un peu trop voyante avec Cradle of Filth. Mais le groupe témoignait déjà d'un potentiel alléchant. De toute manière, DrudenhauS balaie toutes les objections : Anorexia Nervosa s'est affranchi de toute attache contraignante, plus rien ne peut faire de l'ombre à son style grandiloquent. DrudenhauS est tout simplement ce qui est arrivé de mieux, depuis des années, au Black-Metal symphonique. Chez Anorexia Nervosa, cette appellation ne signifie pas une musique sans nerfs, bouffie, alourdie par des claviers esthétisants. Au contraire, ces derniers rivalisent d'ingéniosité et de programmations orchestrales à couper le souffle. Ils sont d'une remarquable luminosité et contribuent, au même titre que les guitares belliqueuses et le chant halluciné (en français, anglais et en allemand), à animer une déferlante cyclonique. En effet, cet album avec son Black d'une profonde richesse et densité frappe par sa violence incendiaire. DrudenhauS : une symphonie Black par excellence !"

Nicolas Radiguet, In Hard-Rock Magazine, Mai 2000

 

"Revenons sur ce disque paru il y a maintenant près de deux ans. Conseil d'ami, jetez-vous sur ce chef d'œuvre qui fait honneur au Metal hexagonal. Alors, oui, bien sûr, certains black métalleux obtus (dont la moyenne d'age et le QI ne dépassent fort heureusement que très rarement le chiffre 14 …) vous diront qu'A.N. sont des vendus ayant profité du succès de CRADLE pour embaucher un hurleur et jouer du black commercial, alors qu'avant tu comprends y zétaient hachement plus cool tu vois y jouaient du Dark Indus mais alors pas du tout pour les pisseux mais vraiment pour les Dark comme nous qu'on pense qu'à la mort et qu'on fait des recherches sur les couleurs pour que l'noir y parte pas au lavage… Qu'A.N. ai changé de style, tant mieux (leur premier album, Exile, est infâme); on comprend même parfaitement pourquoi ils jouissent d'une telle " notoriété " auprès des black-métalleux, français précisons-le : ils réussissent là où tant de tâcherons peinent. Ah, jalousie, quand tu nous tient ! Drudenhaus transcende littéralement tout ce que le groupe avait pu jusque là nous offrir de meilleur, à savoir le mini album répondant au patronyme très délicat de Sodomizing the Archedangel. Drudenhaus, c'est aussi bien plus que le meilleur album d'une formation en devenir : c'est un classique du black symphonique. Oubliez CRADLE OF FILTH, oubliez DIMMU BORGIR et leurs arrangements de claviers faméliques, et place aux grandes orgues et aux virtuoses, aux cuivres d'orchestre, aux violons qui par dizaines déclament en une funeste homélie des partitions hystériques, garantes d'une intensité rarement atteinte dans un disque de metal. Drudenhaus, vous l'avez compris, définit une nouvelle dimension du terme " arrangement ". Ici, les instruments classiques n'ont pas pour mission le repos de nos âmes, mais leur damnation éternelle : envahissants, baroques, luxuriants et j'en passe, il scandent avec une puissance toute Nietzschéenne une musique rapide et incroyablement agressive, pour tout dire insolente de maîtrise, supérieure de véhémence, surhumaine d'inspiration. Le groupe n'en oublie pas le feeling pour autant, aidé en cela par un vocaliste démoniaque qui donne tout ce qu'il a dans le ventre, en français, en anglais, en allemand (ancien et moderne), en latin et en français du Moyen-Age. Littéralement habité, il brille de mille feux (de l'enfer héhéhé) sur cet album qu'il marque du sceau de ses hurlements de possédé… Du grand art ! Le son de surcroît est bon, la présentation très professionnelle, et si malgré tout l'album est épuisant d'intensité (et donc un peu difficile à s'enfiler d'une seule traite ), les six premiers titres passent comme une lettre à la poste, et vous scotcheront littéralement au mur (sauf si vous êtes un " true de chez true " et que DARKTHRONE constitue pour vous l'alpha et l'omega de la musique contemporaine…). Conclusion: ne passez pas à coté de ce trésor !" 

Arnaud - Heavy Metal Revenge
http://www.ifrance.com/florinda

 

L’apparence d’Anorexia Nervosa et le style pictural de la pochette de ce deuxième album peuvent, a priori, suggérer un Black mélodique et feutré. Ce ne fut pourtant pas le cas sur le premier, Exile, ni sur le Mini Sodomizing the Archedangel, et ce n’est assurément pas celui de Drudenhaus.
En effet, dès le début, la rythmique ultra-rapide rompt en visière avec l’image « Gothic » du groupe et la batterie brandit la puissance de sa furie « Black» martelée. Bien que les ruptures de rythme soient parfois approximatives, la force qui en émane souffle un relent de haine vivace et fonde l’atmosphère vicieuse et violente des titres. Soutenant cette agressivité, la véritable débauche d’instrumentation éclaire également la grande richesse des compositions, tels la très héroïque Tragedia Dekadencia et le titre-phare Drudenhaus Anthems, paraissant être un hommage à l’Emperor inspirateur de 1997.
Cependant, la déferlante sonore inspirant un délire dantesque, la démence provoquée par une descente aux enfers, s’expriment surtout selon des harmoniques envoûtantes et des dissonances évolutives – en particulier sur Enter the Church of Fornication. A cet effet, les violons et les claviers sont sollicités à l’extrême : montant une cabale démoniaque, ils amorcent les embardées sonores ou déstabilisent les mélodies guitaristiques par leur contrepoint tortueux. Ces sonorités torturées surprennent et perdent l’écoute : l’instabilité du développement étourdit toute volonté de dominer l’agressivité des compositions.
Quelques soli flottent, ponctuels et insaisissables, apartés récitatifs ; pourtant, au-dessus de riffs appuyés et très furtifs, ils accroissent encore la violence de l’ensemble symphonique – irrésistible sur Dirge & Requiem for My Sister Whore. Les chants haineux et démentiels s’attachent à combattre l’unité des mélodies : criards, ils font écho au malaise ; plus clairs, ils donnent de l’ampleur à la vindicte hérétique de God Bless the Hustler. Le seul regret éclot, à l’écoute de la performance vocale de RMS Hreidmarr, qui se fond trop facilement dans le mix et ne libère pas l’outrance parolière de cet auteur.
L’expression « Black symphonique », trop souvent galvaudée, recouvre ses quartiers de noblesse : l’aristocratie du vice ou le viol dans l’élégance, dans la même idée mais d’une teneur différente de Misanthrope. Certainement talentueux dans l’exécution de cette visée apparente du Metal extrême français, Anorexia Nervosa est animé par un véritable esprit créatif et son génie accorde ses faveurs à tous les amateurs de puissance et de romantisme décadent.

Misanthrope.inc
http://darkmag.net