Graz'zt vs. Infernal Ceremony

Infernal Ceremony : Salut à toi et merci de nous accorder cette interview en exclusivité. Commençons comme il se doit par le commencement, peux-tu nous relater l'historique de Necrogorioch ?
Graz'zt : Merci à toi également de nous accorder cette interview, d'autant que nous n'avons pas l'intention d'en donner un trop grand nombre... L'historique de Necrogorioch est assez simple en fait : vers fin 2001, et à force de parler musique avec les membres du Cercle Noir, j'ai finalement proposé à quelques uns des plus "actifs" de monter un groupe de Black Metal, au départ de façon plutôt informelle, histoire de voir ce que ça donnerait. J'avais déjà pas mal de textes en tête que je voulais mettre en musique, mais tout ça restait un peu flou... L'évolution des choses a ensuite fait que ce projet est devenu de plus en plus sérieux, et quelques autres membres nous ont alors rejoints pour former le line-up du groupe, puis tout s'est ensuite évaporé, le projet a disparu puis a réapparu sous sa forme actuelle, c'est à dire un one-man-band un peu à la Burzum, mais avec une musique plus proche de Abruptum mélangé avec du Mysticum / Diabolicum !

Alors, avant d'aller plus loin et de parler du line-up, qu'est ce que le Cercle Noir exactement ?
Ohla, vaste question... Au départ, le Cercle Noir était un regroupement de webmasters français dont les sites traitaient de ce qu'on pourrait appeler le côté obscur de l'âme. Je l'ai créé fin 1998, pour tenter de rassembler une sorte de communauté "net-underground" si on peut dire, et j'y ai adjoint une Mailing-List début 1999. Et c'est là que les choses sérieuses ont commencées, car il ne s'agissait plus uniquement de webmasters, mais de toute personne se sentant attiré par le côté obscur... "The dark side of the force"... A force de discuter par Internet interposé, on a forcément eu envie de se rencontrer, et on a donc commencé à organiser des "soirées Cercle Noir", notamment au Bar du Comte Dracula qui est devenu notre QG pendant un moment, mais qui malheureusement n'existe plus aujourd'hui. Et là, le Cercle Noir est vraiment devenu une communauté d'intérêt, une sorte de club rassemblant des gens d'horizons très différents, mais liés par la même attirance, et qui pouvaient s'entraider, réaliser des projets en commun en profitant des compétences des uns et des autres, etc... 

Et le Cercle Noir existe toujours aujourd'hui ?
Bien sûr, plus que jamais ! C'est une sorte de "club privé", où il n'est pas forcément facile d'enter ni de rester, mais où on sait qu'on peut compter les uns sur les autres si besoin est. Le site et la Mailing-List sont toujours là, et les réunions aussi.

Quelles sont ses activités précises ?
Tu t'imagines bien que je ne peux pas répondre à ça... Tout ce que je peux te dire est qu'on est assez loin du Club Barbie ! (rires)

Bon, alors revenons à nos moutons. Quelle a été l'évolution du line-up ?
Au départ, le groupe était constitué de moi et Phenkahaus Amytas, un des touts premiers membres du Cercle Noir. D'autres membres du Cercle Noir nous ont ensuite rejoints, sans que ce soit vraiment définitif : Titloth, Hills, Allyamaeth à la batterie, Mina aux claviers, mais pour des raisons diverses tout le monde est parti dans des directions différentes et le projet a fini par tomber aux oubliettes, sauf pour moi, qui en suis donc le seul membre aujourd'hui ! (rires)

Ce line-up, c'étaiten préparation de concerts ?
Non, on n'en a jamais été là... Effectivement, le line-up qu'on avait aurait pu nous permettre éventuellement de tourner, mais même à l'époque on était juste en train d'écrire et de composer  les chansons pour la démo ! De plus, nous avions tous des boulots à côté qui nous permettaient difficilement d'envisager des concerts. Mais de toute façon, vu la nouvelle orientation du projet en "one man band", le problème ne se pose même plus !

Tu parles de boulots, quel genre de boulot as-tu ?
Je ne désire pas te répondre précisément, mais j'aimerais juste te dire une chose à ce sujet : ça me fait pisser de rire quand je vois des Black-Metalleux qui se proclament "l'élite" alors qu'ils travaillent à la chaîne, gagnent le SMIC et vivent dans une cave ! Tous les membres du Cercle Noir ont une situation professionnelle d'assez haut niveau qui nous permettent d'avoir une véritable influence sur beaucoup de gens et de situations, et de répandre le Mal (Extreme E.V.I.L. !) de façon pernicieuse mais bien réelle. C'est comme ça que nous nous débarrasserons progressivement de toutes ces pourritures d'aliénations mentales, que ce soit la religion, le "politiquement correct", la morale ou autre. Il n'y a pas d'autre façon de faire à mon avis, le reste n'est que gaminerie sans aucune conséquence réelle...

Mais concrètement, comment t'y prends-tu pour "répandre le mal" comme tu dis ?
La première et la plus évidente des choses pour Necrogorioch est bien sûr par la musique, et par les paroles des chansons. Le problème est que ça touche un public déjà acquis à ce genre d'idées en général, mais il peut quand même y avoir de nouvelles personnes qui vont découvrir le groupe, écouter les paroles et ouvrir les yeux sur leur condition. Les visuels et le site web contribuent également à faire passer le message de manière un peu plus large, et pour le reste c'est comme je te le disais dans notre vie de tous les jours, de par nos activités, mais là il est difficile de rentrer dans les détails.

Alors, puisqu'on aborde des sujets un peu plus polémiques, parle-moi un peu de ces séances photos qui ont fait tant parler...
Oui, je vois à quoi tu fais allusion ! Sur les premières séances photo qu'on a fait, j'ai demandé à deux copines que je connaissais de venir poser nues autour de nous, parce que ça faisait le bon gros cliché et que ça nous faisait tous marrer. Ces filles avaient 18 ans pour l'une et 19 pour l'autre, mais elles faisaient bien plus jeune que leur âge. Ce qui fait que tout le monde a cru que c'était des gamines de 14 ans  qui étaient à poil et dégoulinantes de sang autour de nous ! Mais bon, c'est très bien, je me fous complètement de quelque morale que ce soit, et c'est aussi ce qui m'a donné l'idée de la chanson "The Raping Of Innocence"...

Avez-vous des contacts avec les autres groupes de la scène Black française ?
Tu sais, Necrogorioch est encore vraiment trop "irréel" pour dire qu'il fait partie de la scène Black française ! Je connais les membres de quelques groupes (Seth, Anorexia Nervosa, Nehemah, ...) avec qui je m'entends très bien. Pour le reste, il serait quand même bon que les groupes soient un peu plus solidaires les uns des autres et se tirent un peu moins dans les pattes s'ils veulent arriver à quelque chose. A partir du moment où on veut tous aller dans le même sens, on pourrait coordonner nos actions pour que ce soit vraiment efficace, mais pour le moment ça ne semble pas être le cas. Il suffit de regarder ce qui s'est passé en Norvège il y a dix ans : les choses ont commencé à bouger dans le bon sens, les actions des groupes de Black commençaient à devenir vraiment  efficaces, que ce soit au niveau musical et hors-musical si tu vois ce que je veux dire, et puis tout d'un coup ils se sont tous montés les uns contre les autres et tout s'est écroulé. C'est vraiment dommage...

A propos de Seth justement, ils écrivent comme toi leurs paroles en Français et en Anglais. Quelle différence fais-tu entre les deux ?
Ce sont deux choses assez différentes pour moi. L'Anglais me permet d'exprimer des sentiments plus universels, plus classiques, avec une mélodie rapidement  accessible. En plus, le fait que j'ai passé pas mal de temps dans les pays anglo-saxons fait que certaines tournures de phrases me viennent plus naturellement en anglais. Je trouve le Français plus majestueux, il me permet de décrire des émotions plus complexes, plus cryptiques aussi.

Quelles relations partages-tu avec les domaines du satanisme, de l'occultisme et du mysticisme ?
Vaste question... En fait, je n'arrive pas à trouver de définition qui me convienne parfaitement. Je ne suis ni vraiment Sataniste, ni vraiment Luciférien, et à la fois je suis un peu des deux, ainsi que proche d'autres philosophies... En fait, je suis Graz'zt, et c'est déjà pas mal ! (rires) Non, pour répondre sérieusement, ce qui est sûr est que j'ai un profond mépris pour l'espèce humaine qui à mon avis court droit à sa perte, et dans moins longtemps qu'on ne l'imagine. Je me recrée mon univers propre, avec un cercle de connaissances dans lequel je reste le plus possible, et j'ignore totalement ce qui peut se passer à l'extérieur de ce cercle. La plupart des gens sont du bétail humain. Dans le meilleur des cas, ils me rendent complètement indifférent, dans le pire des cas ce sont des obstacles par-dessus lesquels il faut passer, peu importe comment. Par mes actions, mon message, j'essaie d'ouvrir les yeux de ceux qui le peuvent encore, et tant pis pour les autres.

Eh bien merci Graz'zt de cette interview, un dernier mot pour conclure ?
Oui, merci à toi, et tous ceux qui se sentent proches de Necrogorioch peuvent nous retrouver sur notre site web ! 

© 2004 Infernal Ceremony